La multiplication des données, l’essor de l’IOT, des réseaux sociaux, des usages web et connectés a engendré la dilution et l’extension virtuelle des espaces à protéger, induisant de nouveaux défis en matière de sécurité comme de souveraineté. Parallèlement à cela les enjeux de sécurité physique des biens et des personnes ne sont pas en reste avec l’intensification des menaces asymétriques, le retour des conflits de haute intensité dans le contexte géopolitique mondial, l’aggravation de certaines tensions intérieures ou encore les nouveaux risques liés au changement climatique. Ces problématiques sont exacerbées dès lors que l’organisation de grands événements, en premier lieu les JO de Paris 2024, fait de la France un théâtre d’exposition internationale. Les menaces sont protéiformes et les frontières entre sécurité physique et numérique s’estompent : attentats, catastrophes naturelles, violences, cyberattaques, crise sanitaire, guerre informationnelle, usurpation numérique d’identité, détournements logistiques, etc.
Une des clés pour faire face à ces défis réside dans la meilleure coordination des acteurs pour constituer un continuum de sécurité fort, au service de territoires de confiance, physiques comme cyber, dans une approche systémique de la sécurité. Services de police, gendarmerie, pompiers, hôpitaux, hubs de transport, sûreté des entreprises, renseignements, sécurité privée, cybersécurité, et même citoyens, associations, ONG doivent ultimement se donner les moyens de se configurer en un écosystème solidaire dont les parties-prenantes sont capables d’interopérer en temps réel dans un cadre sécurisé.
La data est à cet égard un actif stratégique majeur, à condition de la maîtriser, de la gouverner et de savoir la partager, ce que chaque acteur doit être en mesure de faire à son échelle dès aujourd’hui pour demain favoriser les interactions avec les autres. Allier le meilleur de l’humain et de la technologie dans des approches intégrées « People / Process / Techno » doit permettre de mieux faire circuler les données et les informations grâce à des systèmes augmentés basés sur des CPCO civils (Centres de planification et de commandement opérationnels), interconnectés et data-driven, pour optimiser la prise de décision et aller collectivement vers plus de résilience. Les technologies du Big data et de l’IA sont une opportunité pour relever ces défis et mettre en place de nouvelles capacités opérationnelles sur des cas d’usages de sécurité, selon une doctrine éthique qui protège chacun autant que le collectif.